dimanche 27 septembre 2009

On est tous sur le piedestal de quelqu'un

Je ne suis pas certaine que j’aime oublier. Même les livres que je me souviens avoir aimés, j’en oublie l’histoire. Les films aussi. Par exemple Katherine Pancol, je me souviens de son nom, comment elle l’écrit. Je me souviens que j’avais aimé ses livres, mais lesquels? En ces années-là, j’achetais alors je peux descendre au sous-sol, je regarde : Moi d’abord, à l’intérieur j'avais écrit: septembre 1980, ensuite, La Barbare: juillet 1982. Même en relisant la quatrième de couverture, ça ne me dit rien. J’ai dû en lire d’autres que j’ai fait venir à la bibliothèque. Dans sa bibliographie, il me semble que Scarlett si possible me dit quelque chose.

Jeudi, j’ai acheté Les yeux jaunes des crocodiles et La Valse lente des tortues. Je me les garde pour un voyage de sept heures en avion. Un aller, un au retour???

Les relirais-je tous? Probablement pas, parce que sinon, je devrai en relire beaucoup d’autres également : Marie Cardinal, Annie Leclerc, Hervé Bazin, Anne Hébert, Julien Green, Simone de Beauvoir, etc. Non, il faut vraiment que je règle ce problème, que j’y réfléchisse. Soit me demander pourquoi j’oublie, soit me demander si c’est important que je n’oublie pas, soit laisser aller, faire confiance à la vie. Être dans le présent et ne pas passer mon temps à revivre le passé. Non que je crains que ma mémoire me fasse défaut, quoique… mais ne voudrait-on pas aimer encore ce qu’on a aimé. Peut-être que c’est ça aussi aimer : on se souvient qu’on aime mais on oublie les raisons, les détails qui nous ont mis cet amour dans le cœur. Cultiver cet amour en achetant d’autres livres des auteurs appréciés, ce serait déjà ça. Comme on entretient une amitié en communiquant de temps à autre avec l’ami(e).

Toujours est-il que du blogue de Nathaly Dufour au Blablablog de Katherine Pancol, je n’ai fait qu’un clic. Je me suis permis d’écrire un petit courriel à l’auteure admirée. Et voilà que ce matin, wow ! elle me répond. C’est fou ce qu’on peut mettre certaines personnes sur un piédestal. Dans l’autre siècle, j’ai déjà reçu quelques lettres de lectrices et j’avais répondu, ce qui les avait surprises. Peut-être sommes-nous tous sur le piédestal de quelqu’un?

Bon, je vais quand même relire en diagonale quelques pages de Moi d’abord et de La Barabare. En attendant d’être dans l’avion.
(image empruntée à Renaud-Bray)

4 commentaires:

  1. La première fois qu'elle m'a répondue, je suis quasiment tombée en bas de ma chaise ;-) Elle était toute contente de savoir qu'un extrait de son roman était en exergue du mien.

    Cet été, j'ai dévoré Les Yeux jaunes. J'ai tellement aimé, qu'après avoir lu la dernière page, je suis sortie du lit pour aller acheter La Valse. Je ne pouvais pas attendre. Et là, je ronge mon frein en attendant la suite...

    RépondreEffacer
  2. Je crois bien que vous avez raison : on est tous le piédestal de quelqu'un. Moi aussi mes lectrices une fois sur deux n'en reviennent pas que je réponde à leurs courriels. Pour moi, ce serait impensable de ne pas répondre. J'imagine que certains auteurs ne le font pas par manque de temps mais sans lecteurs, il n'y a pas d'auteurs alors...

    RépondreEffacer
  3. Nous imaginons les auteurs descendre d'un piedestal pendant qu'il n'y sont pas. J'en ai pas encore rencontré un qui l'était. À peu près un tiers de mes amis facebookiens sont des auteurs, ça participe tellement à les voir comme des gens de la famille ... de la grande famille des humain sur le même bateau planétaire !

    Mais c'est vrai que lorsque l'on admire un auteur, beaucoup beaucoup, on n'importe quelle autre personne, ça fait tout drôle de voir qu'elle est aussi simple que soi. Quand l'idole devient accessible, ça devient un exemple à suivre, et je m'en nourri et dirait-on que ça m'aide à connecter le "plus-grand-que-moi" qui niche à l'intérieur de moi. Mon potentiel quoi !

    RépondreEffacer
  4. La partie du billet où vous dites oublier ce que vous lisez m'interpelle... Parfois,je dois, pour me souvenir, relire en diago les fins et les débuts des premiers chapitres... ;-) Et ce, depuis toujours... Comment se souvenir de tout ce qu'on lit, quand on lit beaucoup?

    Cela ne s'applique pas cependant aux livres que j'ai relus...

    Bonne journée

    Caro et cie

    RépondreEffacer

Les anonymes: svp petite signature