dimanche 23 février 2014

Verbes de février

Mes journées en ce mois si court et si long à la fois:

Oublier d'attendre les réponses pour le dernier manuscrit envoyé aux éditeurs. 

Écrire trois ou quatre pages où je présente un nouveau personnage : Johanne que les intimes pourront appeler Jo (prononcer [ʒo] et non [dʒo]. Elle excelle au handball. Je ne comprends pas encore pourquoi ce sport que je connais très peu et avec lequel je devrai me familiariser, mais Jo en a décidé ainsi.

Le reste de la journée, observer les mésanges et le pic qui ont hâte que l’hiver achève pour accueillir des petits copains. Admirer les photos d'oiseaux de Luc Parent en le suivant dans son voyage. L'admirer d'autant plus que je sais fort bien que même si je le suivais à la trace, mes photos ne seraient pas aussi belles. Apprendre à connaître ses limites et ne pas jouer au petit Québécois qui-est-capable-d'en-faire-autant!

Autant j’aime les Olympiques d’hiver qui me font apprécier… l’hiver, autant je suis bien heureuse de revenir à un horaire plus normal. Me reposer de ces cris de victoire, ces larmes de défaite, cette fierté d’être canadienne deux semaines aux quatre ans, ces tensions insoutenables.

Lire. J’ai terminé C’est le cœur qui meurt en dernier de Robert Lalonde que j’ai beaucoup aimé même si les dialogues étaient fort nombreux, mais toujours justifiés. Qui m’a fait réfléchir à ma propre relation avec ma mère. Qui m’a donné des idées pour enrichir les relations mère-fille dans mon prochain roman. 

Retourner à la vie de George Sand. En attendant un prochain roman québécois qui m’intéressera.
Essayer de recruter des Deguire et des Larose pour une rencontre en 2015. Être un peu déçue de ne pas trouver d’association des descendants de soldats de Carignan. Féliciter les femmes qui ont créé la Société des Filles du roi (site>>>), un groupe plus actif disons que celui-là>>>, un peu statique. Admettre que Marcel Fournier et André Delisle s'activent et comptent bien souligner ce 350e anniversaire >>>

Préparer le voyage Yukon-Alaska quoique ce n’est pas très difficile, à peu près un seul itinéraire : Whitehorse, Dawson City, Fairbanks, Parc Denali, Anchorage, Homer, Seward, Valdez, Skagway, Haines.

S’y voir déjà.
Et puis, le plus important, vivre, aimer.

samedi 1 février 2014

Le jour où…
j’ai appris l’histoire de Canard Blanc

À l’école, je n’étais pas très intéressée par l’histoire, je préférais le jeu des mathématiques et la dissection des grenouilles. Ce qui m’intéresse encore dans la vie, ce n’est pas de connaitre l’opinion politique de chacun ou les raisons de l’accident survenu la veille, je suis curieuse de la vie des gens : leurs choix, leurs amours, leurs voyages.

Sur les sentiers de leurs déplacements, la recherche de mes ancêtres et de ceux des personnes qui m’entourent m’a tout de même menée à la re-découverte de l’histoire. Ainsi par le soldat Henrich Faulstroh, j’ai ré-appris la révolution américaine. Par le soldat de Carignan Jean de Lalonde, j’ai revu le massacre de Lachine. Et en trouvant des traces de Deguire et de Larose dans ma Petite-Nation bien aimée, j’ai connu la vie de certains Algonquins.

Mes étés d’enfant et d’adolescente furent joyeux sur les rives du lac Simon. En canot, en chaloupe, j’ai sillonné la baie de l’Ours, le lac Barrière, le lac Simon, la rivière Petite-Nation. J’ai marché sur l’île du Canard-Blanc. Plus tard, j’ai conduit sur les routes de Chénéville, Duhamel, Ripon, Saint-André-Avellin, jusqu’à Montebello, Plaisance. Sans jamais me demander d’où venaient ces noms, sans jamais chercher à savoir qui avait parcouru ces sentiers avant moi. 

Et ma famille y fixa sa demeure en 1970. Mon père, féru d’histoire, intrigué par le manoir des Papineau et le château Montebello se mit à fouiller les archives. Il fit mieux connaître le temps des Algonquins, et le temps des Papineau. Ainsi j’ai appris que Canard Blanc, Simon étaient des chasseurs algonquins, des weskarinis. Certains s’établirent dans la Petite-Nation et se marièrent avec des blanches.

Quelle ne fut pas ma surprise quand, en 2004, je lus le nom de Olive Larose Deguire dans le très beau livre de Jean-Guy Paquin : Le pays de Canard Blanc. D’ailleurs ce même auteur publiera sous peu le livre Weskarinis que j’ai bien hâte de feuilleter. Elle a épousé Amable Simon, en 1865 à Saint-André-Avellin, et le couple s'établit dans la baie Saint-Laurent, au lac Simon (le point A sur la carte).

Encore aujourd’hui, j’ai bien du mal à me retrouver dans les noms algonquins, mais j’ai retenu qu’une Deguire dit Larose était intimement liée avec les Simon, Canard-Blanc qui, jusqu’alors étaient pour moi des noms de lac et d’île.

Des lieux de mon enfance. Des lieux que j’ai aimés au point de m’y établir. Je ne pensais pas alors trouver que d’autres avant moi, descendants du même François Guire, y avaient vécu.

D'autres informations sur Canard Blanc>>>