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lundi 3 novembre 2014

En Outaouais aussi on écrit, on publie

Oh! que j’aime quand le journal Le Droit publie des articles sur des gens de l’Outaouais. En arts et culture surtout, parce que pour les actualités, je n’ai rien à dire.

Oh! que j’aime quand une auteure de l’Outaouais se démarque. En l’occurrence, Andrée Poulin. Bientôt, on ne parlera plus d’elle comme une Franco-ontarienne. On ne la limitera pas à cet Outaouais où elle demeure. Déjà ses livres sont publiés chez des éditeurs montréalais et le roman qui vient de remporter le Prix TD de littérature canadienne pour l'enfance et la jeunesse est publié chez Bayard Canada. C’est dire que le rayonnement international n’est pas loin. 

Oh! que je suis heureuse pour elle, j’en profite pour la féliciter à nouveau. Un prix de cette envergure, ça ne fait pas que sortir l’auteur de sa région, ça donne un élan pour la suite des choses. Pour continuer à écrire.

Parce qu’elle peut être difficile et longue et méandrique la route de l’édition. Peu importe votre lieu de résidence. Celle de l’écriture ressemble à un sentier plus ou moins éclairé qu’on parcourt en solitaire. Mais ensuite, ensuite…

Entre le rêve et la désillusion se dressent le doute, le questionnement, parfois l’abandon. 
Entre le rêve et la réussite s’interpose surtout la persévérance. Sans compter que chacun a une définition différente de la réussite. On peut réussir dans sa municipalité, sa région, sa province, son pays, le monde. Ou seulement dans sa famille. Et s’en sortir fière quand même. Ou pas.

Pour une Andrée Poulin qui vogue avec un vent favorable vers le sans limites, il y a d’autres auteurs, d’autres éditeurs qui rament. Qui pataugent même. Qui ont peine à se tenir la tête hors de l’eau.

Dans ce monde de l’édition, cruel et complexe, le seul talent, le seul travail ne suffisent pas. Le Québec ne fonctionne pas comme le Canada, les États-Unis ou la France : on peut compter sur les doigts de la main des agences qui conseillent les auteurs. Donc, c’est à l’auteur de trouver une maison d'édition qui l'aide à naviguer sur une mer déjà fort occupée.

Depuis deux bonnes décennies, à moins d’avoir vraiment une maison d’édition qui peut se permettre d’engager une relationniste, il vous faudra, le jour où votre manuscrit sera enfin publié (et ne croyez pas que ce sera le premier le plus difficile, non c’est à recommencer chaque fois), sortir de votre tour d’ivoire, de votre sentier tranquille pour multiplier les activités de promotion qu’on pourrait très bien appeler réseautage. 

Faire appel à vos contacts, envoyer des courriels, des communiqués de presse, courir après les médias, espérer un retour d’appel, écrire des billets de blogue, entretenir un site, twitter, commenter, organiser un ou des lancements, surveiller la distribution de votre livre, prendre d’assaut les librairies (au moins celles de votre quartier), oublier votre gêne pour vérifier que votre livre ne se retrouve pas sur les tablettes de la spiritualité parce que vous avez ajouté le mot « ange » sur la quatrième couverture ou dans le coin des voyages parce que le mot Italie est écrit sur la couverture.

Avoir hâte de rentrer chez vous et juste écrire. Et lire.

Envoyer votre prochain manuscrit, attendre, relancer l’éditeur qui a ses propres problèmes, ses propres espoirs, attendre encore. Continuer, ramer. Vous réjouir pour tous les Loïse Lavallée Nicole Balvay Haillot, Michèle Bourgon, Christian Quesnel, Guy Jean et Andrée Poulin de l’Outaouais qui ont publié cette année (et plusieurs autres que je connais moins).

Espérer qu’un jour, vous ne ferez que ça, écrire. Sans tomber dans la désillusion ou la dévalorisation. Sans abandonner malgré les refus, si telle est votre passion, si là est votre chemin, si là est votre cœur qui bat.

dimanche 19 octobre 2014

Michèle Bourgon comme titre
pour retenir son nom

Photographie de Michèle Bourgon empruntée à sa page Facebook

Hier, un livre, Y'a pas de souci! Hier, des auteurs, de l’Outaouais pour la plupart. Je reconnais quelques visages, je peux nommer quelques noms. Une cinquantaine de personnes, je dirais, pour le lancement du livre de Michèle Bourgon. Un récit où l’ont conduite ses trois mois de résidence d’auteure en France. Un récit de voyage, de séjour, de rencontres. Pour surmonter ses peurs, une seule arme, la meilleure : les raconter. Autodérision et heureux mélange de mots québécois et expressions françaises qui nous font sourire et même rire. Qui nous fait voir la Camargue et un peu de Bourgogne. Qui nous donne presque envie d’aller voir de plus près.


Dire que c’est une auteure de l’Outaouais, je ne veux pas. Ça ne suffit pas, ça limite trop, même si je voudrais dire au monde entier, au moins à la province de Québec qu’il n’y a pas qu’à Montréal, à Québec ou à Sherbrooke qu’il y a des auteur-e-s. Pas qu’à Montréal qu’il y a des maisons d’édition ou des librairies. Mais ce serait là ouvrir un débat pour lequel je n’ai que des impressions, des réactions, des colères qui ne sont probablement que des envies et pas tellement d’arguments rationnels. Plutôt clamer haut et fort que Michèle Bourgon existe, qu’elle écrit. Fameusement bien d’ailleurs. Sa vie professionnelle a toujours tourné autour des mots. Elle a enseigné le français, elle écrit de la poésie, des nouvelles, des billets de blogue. Elle lit, elle parle de livres à la radio. Elle codirige le collectif Des nouvelles de Gatineau. 

Hier un monde d’écrivains. Son monde et, j’ose croire, le mien aussi. Qu’à mon tour, je veux rendre visible, parce qu’il est digne de mention. Hier, un livre que je dévore ou plutôt non, que je goûte divinement, le sourire aux lèvres.

Michèle Bourgon présentera son livre à Lachute le 13 novembre.
Le livre est disponible sur le site : leslibraires.ca>>>. Papier ou numérique
Son blogue, joliment intitulé La Mère Michèle>>>

jeudi 14 juillet 2011

C'est rendu que je tourne les boîtes


Cette semaine, je suis allée manger à Gatineau. J’y vais environ une fois au mois et demi. Ça ne s’améliore pas. Le français je veux dire. J’étais à la foire alimentaire des Promenades de L’Outaouais, je me demandais ce que je mangerais bien pour diner, je voulais faire vite et ne pas payer trop cher et ne pas m’empiffrer dans un buffet. J’ai regardé les photos et les prix. Ce n’est qu’une fois assise à la table que j’ai pris ma serviette de table et ouvert mon papier d’emballage qui recouvrait mon pita : oh! horreur. En anglais seulement. The Pita Pit. À la limite, je peux accepter que la raison sociale ne soit pas traduite — et encore, plusieurs entreprises le font, comme « Le Choix du président » —, mais qu’on ne traduise pas le petit slogan : « fresh thinking – healthy eating »… Comment a-t-il eu son permis celui-là? Il ne répondrait pas aux normes environnementales, aux normes d’hygiène qu’il ne serait pas là en train de nous servir ses pitas, mais pour le français, il peut passer outre ses obligations? Mais que fait l’Office québécois de la langue française? Encore chanceuse d’avoir été servie en français parce qu’il m’est arrivé quelques fois, à la Place du Centre, toujours à Gatineau, d’être servie en anglais. Quand ça arrive, je tourne de bord. Parfois en lançant : « quand vous parlerez français, je reviendrai ». Cette fois, devant mon pita payé, que pouvais-je faire? J’aurais dû lui remettre et lui dire pourquoi. J’aurais dû. 

Ça n’a plus de bon sens. Ensuite je me suis rendue chez Maxi, faire mon épicerie. Devant les étagères de céréales, j’étais découragée. Certaines compagnies (exemple>>>;) ne se donnent même plus la peine de traduire. 

J’ai retourné quelques boîtes, niet, pas de français. Et les boîtes qui en avaient, je les retournais pour avoir le français devant moi. Un commis m’a vu faire, je lui ai demandé : « C’est voulu de mettre les produits du côté anglais ? » Il a bégayé : « je ne sais pas, non, je n’ai pas remarqué » avec cet air comme si je venais d’être la surprise qui sort de la boîte. J’ai acheté des flocons de son de la marque Le Choix du président, que je félicite d’ailleurs. 

Qu’est-ce que je peux faire, dites-le-moi? Porter plainte à l’Office québécois de la langue française? Je ne serais pas la première, l’Outaouais est la deuxième région qui porte le plus de plaintes. Il aurait fallu que j’apporte au moins une boîte de céréales et la serviette de table. J’étais trop découragée (ça fait longtemps que j’ai passé l’étape de la colère) pour y penser. La prochaine fois, je pense que j’apporte mon appareil photo. Oui, je vais le faire. Comme cette auteure, une connaissance à moi, qui revient de France où elle a croqué une dizaine de photos (pour les visionner >>>), en tout cas, ça n’a pas l’air mieux dans ce pays qui était notre modèle il n’y a pas si longtemps. 

À suivre.

vendredi 4 mars 2011

Auteur de l'Outaouais, auteur québécois,
auteur tout court?

Ma minisérie d’auteurs de l’Outaouais s’est terminée avec mon dernier billet. Il n’est pas dit qu’il n’y en aura pas d’autres, selon les arrivages ou les coups de cœur. Quand j’ai posé les questions, j’avais une bonne idée des réponses à venir, mais je voulais quand même connaître la réaction des auteurs et pouvoir en reparler.

Ainsi quand je demandais : « Vous considérez-vous comme auteurs de l’Outaouais ou auteur tout court? » Je savais bien que la majorité ou me répondrait « auteur tout court ». J’aurais répondu la même chose. Et pourtant, nous faisons fièrement partie de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Peu d’entre eux publient ailleurs que dans les maisons d’édition... outaouaisiennes (un des gentilés pour désigner l’Outaouais) : Vermillon, David, Vents d’Ouest.

J’aurais peut-être pu demander : « Vous considérez-vous comme auteur québécois ou auteur tout court? »

Quand j’ai écrit Visions de la Petite-Nation, livre pour lequel j’interviewais des artistes peintres qui venaient peindre dans la Petite-Nation, Bruno Côté n’a pas voulu que je parle de lui pour ne pas être étiqueté peintre régional, il se considérait artiste canadien. Ça m’avait frappé, ça m’avait fait me poser des questions sur qui connaît qui.

Maintenant que nos livres sont distribués dans les librairies et sur Internet, sommes-nous pour autant des auteurs québécois? Grâce à Internet aussi, mon nom peut-être trouvé au fin fond du Burkina Faso, suis-je pour autant une auteure internationale?

Où est-ce que je veux en venir avec mon raisonnement dont la logique ressemble à des méandres de rivière? Ai-je peur d’une étiquette réductrice, est-ce que je veux que nous soyons plus que des auteurs régionaux? Sentiment d’isolement, de non-reconnaissance? Peut-être ne suis une auteure « tout court » que lorsque je suis devant mon clavier? Pourtant, je sais qu’en me promenant autour du stand 20 du Salon du livre de l’Outaouais, j’ai beaucoup plus de chances qu’on me sourie que dans n’importe quel autre Salon où je serai tout à fait perdue. On me sourit en Outaouais, donc je suis un auteur de l’Outaouais?

Je sens qu’il y a plus profond dans cette question d’identité, mais pour aujourd’hui, je me contenterai de ces sourires reçus.

(Illustration empruntée au site des Cartes de l'Outaouais)

mercredi 2 mars 2011

Auteure de l'Outaouais: Claire Boulé

Je sais j’avais écrit « dernier », mais il y en a tellement d’autres, alors encore une… J'ai déjà parlé d'elle au temps jadis d’avant le blogue, lire sur mon site>>>

Quand Claire Boulé a pris sa retraite de l’enseignement, elle savait exactement ce qu’elle voulait faire : s’exprimer par l’écriture et les arts visuels. D’ailleurs elle illustre elle-même ses recueils de poésie et de nouvelles. De nombreux prix ont déjà couronné son parcours. Je ne peux qu’admirer la force de ses mots et l'intensité de son propos.
1- Quel genre de livres écrivez-vous?
Poésie, nouvelles, roman. Écriture d’abord inspirée par un lieu.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Commence-t-on jamais une carrière d’écrivain? J’ai commencé à écrire toute jeune, à publier des textes dans des revues scolaires. Puis dans des revues littéraires. Les publications de livres sont arrivées tard dans ma vie.

3- Où vous installez-vous pour écrire? Devant une fenêtre.

4- Quel est votre rituel ?
Déjeuner puis café dans mon bureau, regard sur les collines, relecture de ce que j’ai écrit la veille. Souvent musique pour donner un rythme au travail.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Une auteure tout court, évidemment.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Éditions du Vermillon, Écrits des Hautes-Terres, Éditions David.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Bien sûr, j’ai eu des refus comme la plupart des auteurs. On continue à écrire et c’est tout. Non, je n’ai jamais pensé à l’auto-édition.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Quelle drôle de question ! Bien sûr que oui, sinon cela suppose qu’on écrirait seulement pour être rémunéré… C’est très loin de moi. J’écris pour me sentir vivre.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ? Bien sûr que oui, on écrit autant pour soi que pour être lu.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Que m’arriverait-t-il si je n’écrivais pas ? Je me consacrerais totalement à l’art mais je serais habitée par le manque.

(photo empruntée au site de l'Aaao)

mardi 1 mars 2011

Auteur de l'Outaouais: Raymond Ouimet

Le dernier de ma petite série sur les auteurs de l'Outaouais (d'autant qu'aucun ne se reconnaît en tant qu'auteur de l'Outaouais, c'est bien ce que je pensais! Mais paradoxe, ils ne sont guère connus en dehors de la région.), mais non le moindre : Raymond Ouimet. J’ai déjà écrit deux billets à son sujet.
Je crois bien qu’il doit manger de l’histoire chaude ou froide, au petit-déjeuner comme au souper: généalogie, archives, les gens ordinaires, les gens riches et célèbres, les méchants, les bons, tout le monde y passe, même les villes, les maisons, les manoirs, les églises. Très intéressant à écouter et autant à lire.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
À ce jour, j’ai surtout publié des livres d’histoire, trois ou quatre nouvelles, et deux bandes dessinées dont j’ai fait le scénario.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Il me semble que le titre d’écrivain n’est pas le mot juste pour moi ; je me satisfais de celui d’auteur. J’ai commencé en 1988 avec un essai biographique qui, à ma grande surprise, s’est vendu à 1 250 exemplaires.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Je m’installe toujours devant mon ordinateur pour écrire, dans mon bureau qui est situé au sous-sol de ma maison. Quel instrument ! Il me permet de rapidement écrire une idée, de la travailler et retravailler mille fois sans trop me fatiguer, sans faire de rature. Ainsi, mes pages sont toujours propres. Et quand me vient une idée dont le développement se trouvera nécessairement dans un autre chapitre, ça n’est pas un problème puisque je peux écrire partout et reformater mon texte, changer les paragraphes de place quand bon me semble. Le traitement de texte s’adapte très bien à ma façon de réfléchir. Et avec l’Internet, j’ai accès à de nombreux dictionnaires et bases de données en un tour de main. Que demander de plus ?

4- Quel est votre rituel ?
Je n’ai pas vraiment de rituel. J’écris quand bon me semble, quand j’en ai le goût, quand les idées me viennent. À bien y penser, je constate que j’ai toujours la radio (le plus souvent) ou la télé allumée quand j’écris, comme pour meubler le silence de la maison, sauf la nuit où le silence va de soi, du moins pour moi.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Euh !... Je n’ai jamais pensé à cette question. Ça doit être un auteur tout court ou, un auteur québécois. Je pense que cette dernière définition serait la plus juste.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Aux éditions du Septentrion, Vents d’Ouest, Vermillon, Écrits des Hautes-Terres et Premières lignes.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Un manuscrit a été refusé et un autre a reçu réponse ambiguë, mais dans les deux cas, cela n’a pas présenté de problème puisque qu’une autre maison d’édition a accepté mes projets de publication.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Je ne vois pas de rapport entre le million et l’écriture. Bien sûr que je continuerais puisque j’écris d’abord et avant tout pour moi, pour satisfaire ma soif d’histoires.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Bien sûr. Pourquoi pas ? L’argent n’a rien à voir avec ce que je fais.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Est-ce vrai tout ce que vous racontez ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Bien sûr. Mais, Clio est une muse capricieuse et l’apparition d’une seule nouvelle pièce d’archives peut changer ce que nous savions de l’Histoire et des histoires. C’est pourquoi elle doit être régulièrement revisitée

lundi 28 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Lysette Brochu

Le Salon du livre de l'Outaouais est terminé, mais je continue de vous présenter des auteurs qui vivent ou publient dans cette région.

Lysette Brochu est bardée de diplômes en enseignement, en théologie, mais ce n’est pas ce qui m’a impressionnée dans nos rencontres, c’est sa gentillesse, sa douceur, sa générosité. Malgré tous les livres qu’elle a publiés, elle a encore la candeur d’une jeune auteure. Chez elle, j’ai reconnu l’art de la communication, elle sait encourager les jeunes à lire et, plus encore, les inciter à écrire. Elle a le compliment flatteur et je voudrais bien lui renvoyer tous ceux qu’elle m’a faits.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Je ne veux pas me cantonner dans un genre particulier, ni porter une étiquette. J’écris ce qui me chante sur des sujets qui m’attirent. Depuis 2001, j’ai écrit un livre de nouvelles et de récits de vie, un livre de poésie, un recueil de nouvelles pour adolescent.e.s, une bande dessinée pour enfants, une légende pour expliquer la toponymie de la ville d’Ottawa et huit albums pour une clientèle âgée de 4 à 12 ans. À l’heure qu’il est, j’ai deux ouvrages pour enfants chez un éditeur, un autre livre du style épistolaire qui paraîtra cette année et je travaille à un roman et à un autre recueil de récits de vie, et ce, tout à la fois.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai publié, pour la première fois, en 1979, dans une anthologie littéraire et par après, de façon sporadique, dans des collectifs et dans des revues jusqu’en l’an 2000. Afin de gagner ma croûte, j’enseignais alors à temps plein, j’étais engagée dans du bénévolat ici et là et je veillais au bien-être de ma famille. En 2001, à l’heure de la retraite, j’ai vite entamé ma deuxième carrière, celle de chroniqueuse et d’écrivaine.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Le lieu où j’écris ? Il est privé. J’ai un bureau au sous-sol de notre maison où l’on y trouve un ordinateur et un numériseur, une imprimante, une photocopieuse, un pupitre et une bonne chaise, un petit frigo où je garde des bouteilles d’eau, une réserve de papiers, nombreux dictionnaires (dictionnaire des idées de Roubaix, dictionnaire des onomatopées, des cooccurrences, de rimes etc.) et des rayons remplis de livres.
J’ai aussi un MacBook Pro sur ma table de salle à dîner et parfois, c’est devant une magnifique fenêtre à carreaux que j’écris les idées qui me viennent en vaquant au ménage ou à la cuisine.

4- Quel est votre rituel ?
De ce temps-ci, je souffre d’arthrite inflammatoire donc je ne peux me discipliner trop sévèrement. Il y a des jours, la douleur étant trop atroce, je n’arrive pas à écrire plus de trente minutes. L’an dernier, je pouvais rester devant mon écran de trois à huit heures.
Je sors mon calepin de notes de mon sac à main, j’éparpille tous les petits papiers sur lesquels j’ai écrit des mots ou des idées et je fais un remue-méninges avec moi-même. Parfois, je crée une nébuleuse sur un thème avant de commencer à rédiger. C’est toujours la première phrase qui me prend le plus de temps… Je me relis au fur et à mesure, ajoute et retranche et parfois, je supprime le tout. Bizarrement, je n’ai pas l’impression de perdre mon temps. Le processus de l’écriture exige d’avancer et de reculer, de recommencer, de peaufiner et d’abandonner si nécessaire.
Facilement distraite, j’écris entre les coups de téléphone, les travaux ménagers, la cuisine, les visites de mes enfants et de mes quatorze petits-enfants, les rencontres avec mes quatre soeurs et quoi encore ?

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je suis fière d’être une auteure de la région de la capitale nationale, mais lorsque j’écris, en général, je suis une auteure parmi tant d’autres sur la planète. Parfois, en créant des textes plus près de mon lieu géographique, « Mon Outaouais » ou « Sur le pont interprovincial », je ressens une certaine fierté et un certain privilège de vivre ici et maintenant, en sol outaouais. Depuis quarante-deux ans, je vis à Gatineau. Je suis cependant née à Sudbury, alors parfois je me sens Ontabéquoise. Mon cœur s’étire entre les deux provinces.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Je suis une fidèle des Éditions du Vermillon. Monique Bertoli et Jacques Flamand, les fondateurs et éditeurs de cette maison sont devenus de vrais amis pour moi. J’ai aussi publié une bande dessinée chez Studio Premières lignes et comme j’écris dans nombreux collectifs, j’ai des textes un peu partout : l’Harmattan à Paris, les Éditions Vents d’Ouest à Gatineau, les Éditions les Impatients à Montréal, le CFORP à Ottawa, les Éditions La plume libre à Trois-Rivières, à Bourges en France, etc.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Bien oui, c’est normal de recevoir des refus. Nos textes ne sont pas toujours choisis pour diverses raisons : le comité de lecture en privilégie d’autres ou le « synchronisme » n’est pas le bon ou notre nouvelle ou récit ou poème ne répond pas aux consignes d’un concours ou notre sujet ne semble pas rentable… Mille raisons ! Les premières fois, cela me secouait, car je manquais de confiance en ma plume, mais aujourd’hui, malgré la déception, je hausse les épaules et envoie mon texte ailleurs.
Je me dis que si jamais je ne trouve pas un éditeur, je peux avoir recours un jour à l’auto-édition. Pourquoi pas ? De nos jours, publier à compte d’auteur ou faire imprimer nos écrits chez un bon imprimeur, c’est devenu plus facile et moins coûteux.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Bien oui ! Je n’ai jamais écrit pour l’argent. D’ailleurs, la profession de l’écrivain est loin d’être « payante » à moins d’être une J.K. Rowling (et je me réjouis de son succès) ou un James Ellroy. Écrire donne un sens à ma vie, c’est un plaisir de jouer avec les mots, c’est ma passion.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Assurément ! Et je pourrais aider d’autres écrivains en herbe à réaliser leurs rêves.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Quels sont vos auteurs favoris ?
Je ne connais pas un seul écrivain qui ne lit pas beaucoup.

Et que répondez-vous à cette question ?
Gabrielle Roy, Jean Éthier-Blais, Stefan Zweig, Marcel Pagnol, Gustave Flaubert, François Mauriac, Claire Martin, Henri Troyat, Antoine de Saint-Exupéry, Julien Green, Jean d’Ormesson, Françoise Chandernagor, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Doris Lessing, Albert Camus, Jules Roy, William Shakespeare, Lamartine, Verlaine, Rimbaud, Rainer Maria Rilke, Elizabeth Barrett Browning, Émile Nelligan, Félix Leclerc… et tous les auteur.e.s de l’AAAO et de l’AAOF…

(photo fournie par Lysette Brochu)

dimanche 27 février 2011

Auteure de l'outaouais: Michèle Bourgon

Avant de publier les réponses de Michèle Bourgon, je voulais me procurer son livre Fatum (qui signifie fatalité, le thème de ses nouvelles), lancé au Salon du livre. C’est fait : acheté, payé, dédicacé. Même quelques nouvelles lues. C’est son premier livre, mais ce ne sont pas les premières nouvelles qu’elle écrit, loin de là (voir la page de l’Association des auteurs de l’Outaouais). Je lui décernerais un prix pour les meilleures chutes, même quand la nouvelle n’a que deux pages, elle réussit à nous surprendre dans les deux dernières lignes.

L’auteure tient un blogue où elle lance quelques petites flèches sur tout ce qui bouge dans le monde scolaire ou politique, écrit généreusement sur Facebook et enseigne la littérature au cégep.

1- Quel genre de livres écrivez-vous?
De la poésie, des nouvelles et des textes d’opinion. Je pense qu’écrire est un geste politique et que l’écriture nous donne un pouvoir. Le pouvoir de s’indigner, de faire prendre conscience, de remercier, de louanger, de critiquer, de provoquer, d’apprécier.. Les écrivains ont un rôle social à jouer.

2- Quand avez-vous démarré votre carrière d’écrivain?
Toute petite, j’écrivais déjà et j’adorais ça.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon ordinateur dans ma salle de travail, parfois dans ma classe en observant les étudiants rédiger un examen, d’autres fois j’écris quelques mots dans le noir total, en plein milieu de la nuit pour ne pas réveiller Chouchou.

4- Quel est votre rituel?
Je m’installe à l’ordinateur, je lis toutes les actualités, je repousse le moment d’écrire. Je suis paresseuse. Pour moi, c’est difficile d’écrire, c’est contraignant.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court?
J’adore l’Outaouais qui m’a si bien reçue, mais pour moi, un auteur, c’est quelqu’un qui écrit. Point à la ligne.

6- Chez quel (s) éditeur (s) sont publiés vos livres?
J’ai participé à plusieurs collectifs français et internationaux, mais ici, en Outaouais, Vents d’ouest et Vermillon sont mes éditeurs.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition?
Comme tout le monde, oui, j’ai eu des refus. Ça fait mal, ça blesse l’égo, mais on ne doit pas oublier que les maisons d’édition ont leur politique éditoriale. Ça ne fonctionne pas là ? On va frapper ailleurs. Il ne faut pas se décourager à moins de ne pas croire en ce qu’on fait.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire?
Quelle question! Bien sûr ! Je vais écrire jusqu’à ma mort. La richesse ou la pauvreté n’a rien à y voir.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier?
J’écris d’abord pour moi, pour mon propre plaisir, mais j’écris aussi pour être lue. J’ai cet immense désir de partager même si ça me rend folle d’angoisse à cause de la critique.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre?
Et que répondez-vous à cette question?
Qu’est-ce qui vous plaît en littérature ? Tous les écrits qui ont quelque chose à raconter, des informations à donner. Je vais vous surprendre, mais un livre où l’écriture a été très travaillée m’ennuie la plupart du temps.
J’exige des livres qu’ils me parlent pas qu’ils monologuent.

(illustration empruntée aux éditions Vermillion qui a publié le livre de Michèle Bourgon)

samedi 26 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Andrée Poulin

Présidente du conseil d’administration du Salon du livre de l’Outaouais 2011 (lire Voir.ca), Andrée Poulin est aussi une auteure prolifique, plus d'une dizaine de livres publiés (liste sur son site>>> ). Elle écrit surtout pour les enfants, d’ailleurs je trouve qu’elle a un air de jeunesse sur ses photos et en personne, elle a l’enthousiasme et l’énergie de ceux et celles pour qui elle écrit. Une blogueuse aussi qui sait dénicher des images et des vidéos originaux et sait partager ses opinions de belle façon.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Des livres pour les jeunes de 7 à 77 ans.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
Dans la réalité, il y a une dizaine d’années. Dans mon esprit, depuis toujours.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À l’ordinateur. Ce n’est pas très romantique mais c’est ce que j’ai trouvé de plus efficace.

4- Quel est votre rituel ?
J’aimerais bien avoir un rituel d’écriture, mais la vérité, c’est que je jongle avec tellement de projets, de piges alimentaires, de contrats et de bénévolat que le temps pour écrire, je dois le voler à tout le reste…

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Une auteure, tout simplement.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
- Québec Amérique
- Imagine
- Isatis
- Bayard
- Fou Lire
- ERPI

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Oui, j’ai déjà eu des manuscrits qui ont été refusés. Ma réaction : travailler plus fort la prochaine fois.
L’auto-édition ? Non merci, jamais de la vie. Je veux bien écrire mais je n’ai ni l’envie ni le talent pour vendre moi-même mes livres.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Bien sûr. Plus même. Car j’aurais sans doute l’immense luxe d’avoir plus de temps !

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Bien sûr. On écrit pour être lu.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Quel est votre livre préféré ?
Je ne l'ai pas encore écrit.

vendredi 25 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Claude Bolduc

Un quatrième auteur de l’Outaouais en quatre jours. Ce matin, Claude Bolduc. Chacun se considérant d’abord et souvent seulement auteur et non auteur de l’Outaouais, j’ai l’air fine avec mon titre : auteur de l’Outaouais. Il est certain que chacun aspire se faire connaître sans limites géographiques. Je dirais que Claude Bolduc y réussit parce qu’il fait partie de la grande (ou petite selon le point de vue) famille de science-fiction/fantasy/horreur. Pas tout à fait mon genre de lecture, mais, pour ces billets, je m’intéresse surtout à l’auteur. Et Claude Bolduc est assez fascinant.
1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
De l'épouvante, de l'insolite. Et essentiellement sous forme de nouvelles, une centaine environ, que ce soit dans des livres ou dans des périodiques. Il y a quelques années, j'ai cosigné un roman satirique et un peu trash avec la française Serena Gentilhomme, intitulé Prime Time. Sur une période d'une douzaine d'années, j'ai aussi publié quelques romans relevant du fantastique pour le public adolescent.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J'ai eu une petite période de création à la jeune adolescence, mais elle n'a pas eu de suite. Quant à la vieille adolescence, disons simplement que je n'étais plus capable de comprendre quelque chose de plus compliqué que le Journal de Québec! Les premières fois où j'ai songé à formuler au moyen d'un crayon des pensées qui parfois me faisaient rire tout seul, c'est lors d'une période de choc: arrivée subite en Outaouais, retour tout aussi subit aux études après sept ans de galère afin de commencer mon cégep. Bref, nouvelle vie. C'est dans ma relative solitude, dans un cégep où j'avais moins de cours que les autres et où j'étais plus vieux que tous les autres, que j'ai gribouillé mes premières réflexions ainsi que mes premières histoires qui ne valaient pas cher la livre. Mais c'est le point de départ, d'autant plus que mon prof de cinéma, ce cher Stéphane-Albert Boulais, avait eu de bons mots pour ce que je lui avais montré et m'avait encouragé à persévérer.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
Toujours au même endroit. Faut dire que la maison est loin d'être grande. Disons que mon bureau se trouve à l'angle du L formé par le salon et la cuisine. Je spécifie que je n'ai pas d'ordinateur portable. Ça ne me serait pas très utile, car je ne me souviens pas d'avoir écrit ailleurs que chez moi.

4- Quel est votre rituel ?
Je n'ai évidemment plus le même rituel qu'à l'époque où j'étais livreur de pizza. À cette époque, j'avais presque toutes mes journées devant moi pour écrire puisque je travaillais de la fin de l'après-midi au début de la nuit. Comme je n'avais pas trop besoin de mon cerveau au travail, j'ai produit un grand nombre de nouvelles en relativement peu de temps. Malheureusement, ce n'était pas très bon!
Maintenant, après le travail, je ne me laisse pas refroidir. J'allume le vieux Mac, je fais un seau de café, le cendrier déborde, je contemple l'écran – et ce qui s'y affiche! La fin de semaine, c'est parfois le bonheur total. Je ne sors pas, je ne réponds pas au téléphone, j'oublie de manger, mais je m'amuse. Pas nécessairement en écrivant tout le temps, mais aussi en ruminant toutes sortes de choses reliées à la littérature ou à ce que moi j'écris.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je dirais d'abord un auteur tout court. Bien que je me sois mis à l'écriture après mon arrivée en Outaouais, ce brusque changement de vie, je ne crois pas qu'il y ait une véritable résonnance outaouaise dans mes histoires. Si la nature et le cadre avaient une plus grande importance à mes débuts, il ne faut pas s'y tromper: j'ai passé mon premier quart de siècle sur la Côte-de-Beaupré, avec devant moi des montagnes usées par le temps et derrière moi, juste après un mince boisé, le fleuve mystérieux, et ça s'est imprimé dans mon petit moi. Depuis plusieurs années, je crois que les lieux sont rarement nommés dans mes histoires. Ce n'est pas nécessaire, car ce que j'y raconte se passe toujours près de chez vous.
Il y a au moins une exception de taille: «Entre les bras des amants réunis» se passe clairement en Outaouais, mais cela n'a aucune incidence sur l'histoire. C'est une histoire de maison. Les maisons, c'est un peu mon thème-fétiche.
Ceci dit, mis à part le milieu culturel proprement dit, je suis plutôt inconnu en Outaouais. Ailleurs, j'ai de petits publics çà et là.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Les livres les plus importants, mes trois recueils de nouvelles d'épouvante, ont paru aux Éditions Vents d'Ouest, de même que l'anthologie Petites danses de Macabré que j'ai dirigée en 2002. Deux romans pour la jeunesse ont paru aux éditions Médiaspaul, le roman Prime Time a paru chez Interkeltia éditeur, un petit éditeur spécialisé en France. Si on inclut les anthologies où certaines nouvelles ont paru, on peut ajouter Alire et Beauchemin au Québec, Edge Publishing à Calgary. En Europe, j'ai eu le plaisir de figurer dans une grosse anthologie au Fleuve Noir, mais aussi chez plusieurs petits éditeurs spécialisés en littérature fantastique.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
Si je m'en tiens aux manuscrits de livres, bien sûr, c'est déjà arrivé. Mon tout premier roman pour ados avait été refusé à sa première destination. C'était la grosse maison à l'époque, et je ne savais évidemment pas, dans ce temps-là, qu'ils ne lisaient même plus les manuscrits qui n'étaient pas de leurs auteurs. Vents d'Ouest m'en a refusé quelques-uns également au fil des ans. Bref, il faut pas dramatiser, ça fait partie du métier. Cela n'a parfois rien à voir avec la qualité du texte; il se peut que ce soit simplement un type d'histoires qui n'intéresse pas cette maison d'édition. Il faut être conscient qu'on n'envoie pas n'importe quoi à n'importe quel éditeur. Il faut apprendre à viser, dans une certaine mesure. C'est d'ailleurs la même chose pour qui veut publier dans des revues ou des magazines.

Ah, comment j'ai réagi? À une certaine époque, j'ai écrit ce qu'on pourrait appeler Les petites aventures de Klaus Bundoc, un écrivain plus ou moins raté et ses démêlés avec d'impitoyables directeurs littéraires. Les histoires se passaient dans un milieu où tout le monde se connaît, et j'y déformais des noms connus pour amuser les copains. Pour vous donner un exemple, le redoutable directeur littéraire Noël Champollion faisait immanquablement penser à quelqu'un de bien connu!

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Je crois que oui. Je ne suis pas sûr de savoir faire autre chose de façon efficace. Avoir un million? Qui sait si mon coeur ne péterait pas sur-le-champ?
Ou alors, bedon rose et distendu, brandy nose patatu, l'oeil rouge comme un symbole «tilt!», je prendrais racine devant l'écran et il ne se passerait plus rien.
Bref, on ne peut pas savoir. J'attends donc le million, et on verra bien.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
C'est la même chose pour moi. Si j'écris quelque chose, c'est sûr que je vais voir si c'est publiable. Et comme un livre ne pèse pas grand-chose dans la balance des finances, alors million ou non, ça n'entre pas en ligne de compte.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
La question cauchemar pour moi, c'est «où prenez-vous vos idées». Parce qu'on la pose tout le temps, depuis toujours. J'ai eu toutes sortes de réponses plus ou moins vaseuses au fil des ans. Les idées arrivaient parfois au moment où je prenais ma douche, ce qui compliquait la prise de notes (une période où j'écrivais beaucoup; je devais donc avoir les cheveux plus gras à ce moment). Parfois, face à un problème dans un bout de texte, je peux astiquer un robinet de cuisine pendant quinze minutes, laisser toute le reste sale et retourner à mon histoire. Dans une nouvelle quelque peu grotesque que j'ai écrite, à la question du journaliste qui lui demandait où il prenait ses idées, le brave écrivain répondit «Dans cette entrevue, monsieur.»

jeudi 24 février 2011

Auteure de l'Outaouais: Loïse Lavallée

Assise sur une jambe, quand ce n’était pas les deux, les coudes appuyés sur la table, le crayon à la main, le verbe facile, Loïse Lavallée m’est apparue comme une femme de tête et une femme de cœur qui connaissait son chemin. Elle a fait partie pendant plusieurs années du conseil d’administration de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Une femme engagée, une femme qui a même été jusqu’à reprendre quelques textes de la bible pour rendre justice à treize femmes du temps de Jésus. C’est dire la polyvalence de l’auteure aussi bien capable d’écrire un poème, une histoire pour les enfants que soulever « la part manquante des Évangiles ». Pour ce livre audacieux, Loîse Lavallée a mérité le prix littéraire Jacques-Poirier 2008.
Mise à jour 25 février 2011: Loïse a remporté le prix LeDroit - jeunesse pour son livre Grand-maman Om'a.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Multigenres. Mais comme la poésie a été mon terreau premier, tous mes écrits ont par la suite été marqués par un souffle lyrique.

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai commencé à écrire mon journal à l’âge de 13 ans et participé à mon premier concours de poésie à 15 ans. Mais la vie étant ce qu’elle est, accaparante et souvent incontournable de défis à surmonter, mon premier livre a vu le jour en 1994.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon bureau, dans la pièce qui était autrefois la chambre de ma fille.

4- Quel est votre rituel ?
J’écris le matin ; à tous les matins. Mes premiers livres ont d’abord été écrits à la main, puis retranscrits ensuite. Mais depuis quelques années, j’écris directement à l’ordi.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Je suis une auteure, tout simplement.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Le Jour ; les Éditions David ; Soleil de minuit ; Vents d’Ouest ; Vermillon; Insomniac Press.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
J’ai essuyé des tonnes de refus. Je ne me laisse pas décourager, je fonce, persiste et… finis par signer !
Auto-édition : non

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Oui.

9- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ?
Et que répondez-vous à cette question ?
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La vie, ses richesses et ses embûches ; l’injustice. Ceci dit, je rêve que le farfelu et un imaginaire plus débridé me sautent un jour dessus !

(photo fournie par Loïse Lavallée)

mercredi 23 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Nicole Balvay-Haillot

Nicole Balvay-Haillot. La première fois que je l’ai vue, je savais qu’elle était, à ce moment-là, présidente de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Déjà elle avait toute mon admiration. Je me doutais bien qu’avec un nom pareil, elle devait être Française et comme j’ai une opinion favorable des Français en partant, j’avais hâte de la rencontrer. Je crois me souvenir qu’elle avait mis un bras sur mon épaule, ce geste familier me mit à l’aise tout de suite. Par la suite, j’ai eu l’occasion de l’entendre discourir, j’ai suivi des ateliers d’écriture en sa compagnie, j’ai lu ses textes. Et j’ai pleuré quand elle décrivait la relation avec sa mère. Il ne m’en fallut pas plus pour l’aimer et donc aimer ses écrits.

1- Quel genre de livres écrivez-vous?
Des récits, des romans, des nouvelles

2- Quand avez-vous démarré votre carrière d’écrivain?
En 1982, avec des chroniques pour le magazine Vidéo-Presse. Mon premier texte en solo fut Dérive, publié en 1993.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon ordinateur dans ma salle de travail.

4- Quel est votre rituel?
Le matin, dans mon lit, j’écris au stylo. Depuis peu, il m’arrive aussi d’y écrire directement à l’ordinateur, grâce à mon portable. J’aime être dans le silence total.
Il peut m’arriver d’écrire toute la journée, jusqu’à ce que les yeux me sortent de la tête. J’écris dans l’urgence.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court?
Un auteur tout court, ce qui ne change rien à mon attachement pour l’Outaouais. Mon imaginaire se situe dans un ailleurs difficile à définir, surtout au pays de mon enfance.

6- Chez quel (s) éditeur (s) sont publiés vos livres?
Remue-Ménage, Vents d’Ouest, Vermillon

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition?
À chaque fois, c’est une peine de coeur et une blessure pour l’ego !
Publier en auto-édition, non. J’ai besoin du regard critique d’un éditeur. Cela m’aide à raffiner. La diffusion pose problème et je ne suis pas encore assez portée sur les réseaux sociaux ou le numérique pour prédire l’avenir, mais l’avenir est peut-être là.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire?
Bien sûr.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier?
Bien sûr

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre?
Et que répondez-vous à cette question?
Je n’aime pas qu’on me la pose, mais j’aime y répondre ! « Quand vous écrivez au je, c’est vous? » Une fois, à propos de l’Enfant du Mékong, écrit au je, un monsieur me dit : « Alors, comme ça, vous avez été danseuse? » « Non, monsieur, mais je me suis cassé la jambe et j’ai beaucoup souffert, comme Julie… » Pauvre monsieur, il ne savait plus quoi dire. Pour Fenêtre sur vie, les gens ne savent pas trop. Impossible pour eux de distinguer le récit de la nouvelle. Alors, j’adore mystifier l’importun ou l’importune ! Il doit répondre tout seul à sa question.

(photo empruntée au site de l'Aaao)
Billet reproduit chez Voir.ca de Gatineau

mardi 22 février 2011

Auteur de l'Outaouais: Guy Jean

Dans un récent billet, j'avais écrit que j'enverrais quelques questions à des auteurs de l'Outaouais. J'avais pensé me servir de leurs réponses pour écrire un texte comme on écrit une chronique, mais comme le Salon du livre de l'Outaouais se tient du 24 au 27 février, je préfère y aller rapidement, profiter de l'occasion et donc reproduire leurs réponses.

Je ne lis pas beaucoup de poésie, mais il m'est arrivé de lire celle de Guy Jean parce que le monsieur est très sympatique, d'un calme qui... me calme, et un auteur qui ouvre un petit calepin de molesquine, moi ça m'attendrit.

1- Quel genre de livres écrivez-vous ?
Poésie

2- Quand avez-vous débuté votre carrière d’écrivain?
J’ai commençé à écrire de la poésie à l’âge de 25 ans, puis j’ai écrit sporadiquement selon les disponibilités que me laissaient le travail et la famille. Depuis 1996, je fais de l’écriture mon activité première.

3- Où vous installez-vous pour écrire?
À mon pupître

4- Quel est votre rituel ?
J’ai surtout une discipline : mes avant-midis sont consacrés à l’écriture ou à la recherche relativement à mes projets d’écriture. J’écris d’abord à la main : journal, notes, ébauches. Puis lorsque j’ai un texte qui se tient, je l’informatise de façon à pouvoir le travailler et le laisser mûrir jusqu’à satisfaction – parfois sur une période de quelques années.

5- Vous considérez-vous comme un auteur de l’Outaouais ou un auteur tout court ?
Oui, je suis un auteur de l’Outaouais et aussi de l’Acadie en raison de mes premières écritures mais mon écriture ne s’y limite pas.

6- Chez quel(s) éditeur(s) sont publiés vos livres ?
Un premier aux éditions Asticou, cinq aux Écrits des Hautes-Terres, et les trois derniers (dont tout récemment une traduction et un livre d’artiste) aux éditions d’art Le Sabord.

7- Avez-vous essuyé plusieurs refus d’éditeurs et comment avez-vous réagi ? Avez-vous déjà pensé publier en auto-édition ?
J’ai essuyé un refus pour mon premier livre à la maison d’édition que j’avais choisie. J’ai ensuite approché les éditions Asticou avec succès.
Auto-édition : non.

8- Si vous aviez un million, continueriez-vous à écrire ?
Oui.

9- Si vous aviez un million, continueriez-vous à publier ?
Oui.

10- Quelle question aimeriez-vous qu’on vous pose, à laquelle vous vous amusez parfois à répondre ? Et que répondez-vous à cette question ?
L’inspiration ? (toute question à ce sujet)
L’écriture est d’abord une discipline, un travail-jeu avec les mots et ce que nous voulons saisir (sentir, comprendre, etc) et exprimer. Et parfois, dans le cadre de ce travail-jeu, survient un moment de grâce, un cadeau : une écriture qui dépasse, qui surprend, qui nous mène ailleurs, c’est cela l’inspiration.

Pour renseignements sur mon oeuvre et photos, voir :

(photo empruntée au site des Écrits Hautes-Terres)

lundi 21 février 2011

Des auteurs de l'Outaouais

Le Salon du livre de l’Outaouais commence ce jeudi 24 février 2011. Je m’y rendrai en tant que visiteuse, en tant que lectrice. Un salon à ma mesure, me semble-t-il. Peut-être parce que c'est dans ma région, parce que je connais plusieurs auteurs, quelques animateurs de radio et les noms des panélistes ne me sont pas trop inconnus.

Je ne me sens pas la petite souris dans un pays de géants. Êtes-vous capable de me nommer un auteur de l’Outaouais? Un auteur que vous savez originaire ou vivant en Outaouais? Je dois avoir un petit côté communisme : tout le monde est égal, tout le monde a la même valeur. Alors je ne me sens pas jalouse des autres auteurs, je suis comme eux, je vaux autant qu’eux. Je n’ai donc pas à combattre des sentiments de jalousie, d’envie, d’infériorité. Parce que mon problème bien souvent c’est de rêver d’être…

Prolifique comme Balzac
Reconnue comme Michel Tremblay
À l’aise devant public comme Francine Ruel

Ou...
Écrire sur le bord de la mer comme Marie Laberge
Laisser des traces comme Simone de Beauvoir
Être publiée à 50,000 exemplaires comme Élisabeth Tremblay
Avoir encore la naïveté d’un jeune auteur et ne pas être déçue par tous les éditeurs

Voilà pourquoi, en Outaouais, je me sens égale à ces auteurs :
Claude Bolduc
Raymond Ouimet
Nicole Balvay Haillot
Lysette Brochu
Andree Poulin
Michèle Bourgon
Loïse Lavallée
Jacques Michaud
Christian Quesnel
Jean-Guy Paquin

et quelques autres qui font également partie de l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais.

Non pas que j’écrive aussi bien ou que je publie aussi souvent, mais simplement parce que je me sens à l’aise de parler avec eux, d’égale à égale, parce que je peux être moi-même.

D’ailleurs, j’ai l’intention de parler de ces auteurs, bientôt dans mon blogue.

(Illustration provenant du site du SLO)

mardi 28 avril 2009

Gens de l'Outaouais

Trois autres blogues à suivre. Je me fais un devoir de dénicher les blogues des gens de l'Outaouais. Des auteurs en plus! Ceux de Christian Quesnel et de Andrée Poulin. Tous les deux membres de l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais, Christian Quesnel est connu pour ses bandes dessinées, ses couvertures de livres et Andrée Poulin que je ne connaissais que de noms, au visage aussi jeune que les personnes pour qui elle écrit, a déjà publié une quinzinae de livres pour la jeunesse.

Le troisième c'est Michèle Gavazzi, auteur de trilogies destinées aux adolescents.

C'est pas mal pour un petit matin où je commence la lecture d'un livre qui n'a rien à voir avec l'Outaouais: Les piliers de la terre de Ken Follet. J'ai une petite idée pour ce livre. En reparlerai.

dimanche 4 janvier 2009

Oui, mais

C’est fou ce matin, je me suis levée encore plus tôt que mes 6-7 heures habituelles. À 4 heures, je ne dormais plus. Je veux bien croire que Michèle Perras a écrit pour les béliers : « vous avez de l'énergie à revendre. À parier que vous avez déjà une foule de choses inscrites au programme du jour? », je ne crois pas à l’astrologie au point de consulter l’horoscope quotidien, mais j’ai eu la curiosité hier d’aller lire mon trajet pour l’année. Je suis si peu bélier de toute façon, mon ascendant verseau me rend moins fonceuse que la plupart de ces petites bêtes à cornes. Il me faudrait une personne qui sait analyser les cartes du ciel, là peut-être…

Mais ce n’est aux astres que je pensais pendant que j’hésitais à me lever si tôt.

Je me disais tant qu’à écrire un blogue, pourquoi ne pas être payée pour le faire. Qui voudrait bien me payer pour écrire? J’ai fouillé dans Canoë, une dizaine environ, rien sur la culture, mais les livres sont assez bien couverts. Chez Cyberpresse, près de vingt-cinq blogues. Pas besoin de moi. Dans Le Droit de Gatineau-Ottawa, pas un. Des chroniques seulement. J’aurais peut-être une ouverture de ce côté. Ça rendrait peut-être leur journal plus au goût du jour ! Quelle prétention, franchement ! Mais je ne changerai pas, je fais les questions et les réponses et je me mets dehors avant même de m’être engagée et même présentée : je veux rester à la maison, à la campagne de surcroît, et je ne suis pas très près de l’actualité culturelle.
— Oui, mais, tu pourrais recevoir les livres à la maison et en faire la critique, bon disons au moins la recension et ajouter quelques pensées personnelles.
— Oui, mais, tu n'es pas toujours à la maison.
— Oui, mais, je pourrais présenter un créateur de l'Outaouais par semaine.
— Oui, mais...
Et me revoilà repartie sur une autre piste : je fais partie de l’association des auteurs et auteures de l’Outaouais. Peut-elle m’aider? Puis-je leur faire des suggestions, comme ajouter une page à leur site où il listerait les auteurs qui ont un blogue ou un site?
— Oui, mais, elle a bien d’autres chats plus importants à fouetter. (Qu’est-ce que c’est cette expression : fouetter des chats??)
— Oui, mais, si tu n’essaies pas…
Je ferais mieux d’aller me recoucher.