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lundi 10 novembre 2014

Bonheur du jour(3)

Bientôt six ans de blogue, mais j’avoue que les anniversaires qui me concernent personnellement, peu importe ce qu’ils rappellent, sont rarement soulignés encore moins fêtés. À peine évoqués, bien souvent oubliés. Tout de même une petite fierté que ce blogue qui n’a plus la prétention de ses débuts. Un fouillis plus ou moins ordonné, juste pour mon plaisir personnel, quoique je ne refuse jamais les commentaires écrits ou glissés à mon oreille un soir de bavardage, signe que mes billets sont lus, ce qui me motive un brin à poursuivre.

Tout de même, certains bonheurs du jour (puisque c’est le titre de ce billet) sont plus jouissifs que bien des anniversaires. Occasionnent une petite ou une grande émotion. Un large sourire parfois. Une paix au cœur bien souvent.

Comme ce courriel reçu la semaine dernière qui confirmait qu’un lecteur trouvait mon manuscrit soumis suffisamment amélioré pour le passer à un autre. Petit bonheur que ce presque oui auquel je n’ai pas ajouté de « mais » ou de « même si ». En tout cas, ce n’est pas un non définitif. 

Comme mes petits déjeuners. Un rituel bien rodé. Un plaisir chaque matin répété, qui s’étire le temps que je veux. Table du matin devant une fenêtre exposée au sud. Lumière bienfaisante surtout en ce mois de novembre parfois maussade. Sittelles, mésanges, geais bleus et même pic sont conviés. Des rôties, un fruit, un café (à elle seule, la première gorgée peut s’avérer le bonheur du jour) et bien sûr l’indispensable lecture. Parfois revue de voyage ou La Presse+, mais plus souvent roman. Le matin, je fuis les prises de conscience, les questionnements, les analyses socio-politiques. Donc que des romans. Ce matin, version papier, Douze coups de théâtre de Michel Tremblay. Autant je l'ai boudé pendant des années, autant c'est un bonheur assuré de le lire ou relire aujourd'hui.

Entre deux gorgées, il est possible que je me lève pour aller chercher papier et crayon pour noter une idée, venue à la suite d’une émotion à la lecture du roman.

Que du bonheur.
Et vous, comment sont vos petits-déjeuners?

mardi 7 octobre 2014

Le bonheur du jour (2)

Rituel du matin. Depuis que je ne suis plus obligée de me lever à heure fixe, d’avaler un déjeuner en vitesse, de m’accoutrer en travailleuse-qui-va-voir-du-monde dans la journée, le matin, je prends mon temps. 

Depuis mon acquisition de tablette, le matin, je lis.

La Presse+ avant de me lever, oui, oui, dans mon lit. Un coup d’œil sur mes courriels, sur Netvibes et trois forums de camping. Je me réserve Facebook pour le déjeuner.

Le vrai bonheur du jour, c’est en déjeunant. Ou plutôt en lisant tout en déjeunant. Parfois, rien de bien enlevant. Je saute par-dessus les nouvelles, les mauvaises ou les inintéressantes. Pour moi s’entend.

Rencontre en Alaska: anciens et nouveaux propriétaires d'un véhicule récréatif
Le vrai bonheur du jour, en ce matin du 7 octobre 2014, un jour pluvieux, un jour gris qui pourrait me renvoyer dans ma grotte d’ourse forcée de s’enfermer pour l’hiver, ce fut deux lectures : d’abord le récit-video-photos de LESCcargOt publié sur une page Facebook >>>

Une jeune famille qui voyage pendant un an dans les Amériques, qui compte se rendre en Argentine. Déjà trois mois. Ce qu’elle a de spécial, cette famille? C’est qu’elle voyage avec notre ex-véhicule récréatif, ce classe B dont je n’aimais pas la couleur jusqu’à ce que je le baptise Pruneau. Vendu il y a deux ans. Racheté, rénové, aimé et rebaptisé LESCargOt (le monsieur se nomme LESCO). Jeune famille que nous avons rencontrée cet été en Alaska. Quel hasard. Alors bien sûr, maintenant, je lis ses aventures avec cette impression que je voyage un peu avec elle, par véhicule interposé. 

Deuxième lecture : Duras, l’impossible de Danielle Laurin. Un livre publié en 2006, mais dont je viens juste de prendre connaissance. En cherchant le livre de sa sœur, Coupée au montage, j’ai découvert le Duras… La lecture me renvoie à cette université que je n’ai pas fréquentée, à ces années d’études littéraires que je n’ai pas commencées, à ces auteurs que je n’ai réussi à lire que brièvement, malgré mes efforts. Non pas un regret, à peine une nostalgie, juste un miroir embué, un monde que j’ai regardé de loin, avec envie, mais inaccessible, incompréhensible. De toute façon, d’autres auteurs m’interpelaient déjà, des Québécois en particulier.

Le style de Danielle Laurin me convient très bien : phrases ramassées presque lapidaires, un « je » auquel je peux m’identifier, des chapitres courts et efficaces. Sans ces phrases alambiquées d’essayiste ou d’universitaire, l’auteure nous décrit un univers, celui de Duras, sous un éclairage personnel, sensible. Comme on raconte un voyage, avec passion. Qui ravive la mienne, cette passion des livres.

Lire donc les aventures des autres, un bonheur du jour que je prolongerai encore quelques matins.