Aucun message portant le libellé ordinateur. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé ordinateur. Afficher tous les messages

vendredi 4 février 2011

Je cours mais je n'avance pas

Je cours parce que je n’avance plus aussi vite. J’ai beau me lever entre six et sept heures, je fais ceci et cela et tout à coup, il est dix heures et je n’ai rien fait. Je n'ai rien créé en tout cas. Tout ce que je fais, ça me prend plus de temps qu’avant. Moins productive. Je cours après le temps. Même penser est plus long qu’avant. Avant quand? Avant quoi? Et puis non, en réfléchissant, en cherchant des points de repère, je m’aperçois que non, ce n’est pas l’âge, non ce n’est pas parce que je suis comme en semi-retraite. C’est que je suis plus minutieuse, que je cherche plus, que je m’attarde aux détails.

Au début de l’ordinateur, mon frère qui tentait par tous les moyens de pression de me convaincre que cette chère petite bébelle, outil de l’avenir, allait me rendre la tâche facile pour monter l’hebdomadaire pour lequel nous travaillions tous les deux (avec quelques autres bien sûr). Ça irait plus vite, "c'est une affaire de rien", "ça se fait le temps de le dire", "tu pourras en faire beaucoup plus". Oui, j’en fais plus, mais tellement plus que finalement, ça ne va pas plus vite.

Dans les derniers dix jours, j’ai monté une brochure de 70 pages, un dépliant en trois volets, mis à jour un site Internet et j’ai envoyé l’illustration de la page couverture de mon livre Les Têtes rousses. Ça peut paraître beaucoup, mais parfois je peux passer une heure sur un détail et plusieurs heures seulement pour envoyer 53 Mo de fichiers, certains compressés, par courriel. Pour tout ce travail, je dois jouer dans une douzaine de logiciels, ce n'est pas vrai que je les connais tous à fond.

Encore ce matin, une grosse heure à chercher comment la pagination d’une brochure s’inversait une fois dans PDF. Une heure à tâter, à faire des essais, ajouter un page blanche à droite ou à gauche, à poser la question sur Google, à chercher autant dans mon logiciel de mise en pages que dans Adobe Reader. Finalement, j’ai trouvé : un crochet à ajouter dans Adobe Reader/affichage/afficher page de couverture 2 pages.

Une heure pendant laquelle je n’ai rien fait de bien créatif. De la technique. Et c’est comme ça pour chaque détail. Je suis devenue une technicienne, autodidacte en plus, ce qui fait que c’est plus long. Adieu la créativité pour laquelle il faut avoir la tête libre.

Je cours après le temps parce que l’ordinateur nous permet tellement d’en gagner qu’au cours des années, j’ai développé mon talent de graphiste: parfois plus de technique, de patience, de recherches que de réelles créations. Je cours après le temps parce que je le perds dans la technique, ce qui m’en laisse peu pour la créativité.

Mais j’aime ça. Je suis contente quand je réussis, quand le produit final est à mon goût et au goût du client, peu importe le nombre d’heures que j’y ai mis. Sauf que j'ai l'impression de ne pas avancer.

(Illustration de Print Master)

samedi 10 octobre 2009

src/share/native/sun/font/t2k/t2kstrm

Des fois je le déteste, je déteste le temps qu’il me vole qu’il me fait perdre. Depuis trois jours, je le gave de logiciels, de fichiers, je lui trouve quelques qualités et nouveautés, comme de pouvoir écrire mes billets dans Windows Live Writer (quoique j'en ai perdu mes petites lignes pointillées sur ce blogue), mais surtout j’essaie d’enlever ce fichu bug qui s’est planté au milieu de ma route et qui me force à aller lire en anglais tout ce qui se dit sur les fontes. Mon vieil ordinateur était trop plein, trop vieux, plus de haut parleurs, plus de port parallèle, j’en ai un tout neuf. Mais mon vieux, gros et poussiéreux caché sous mon bureau, je le connaissais comme le fond d’une chaussette et je ne perdais pas de temps à être gentille avec lui. J’aurais dû.

Samedi matin, j’ai pris le temps de déjeuner, de lire en déjeuner, de rire en parlant de la sacoche de la reine. Eh! oui, l’artiste de nos pinceaux, avant d’aller sculpter, se demandait, en regardant le pot presque vide, si nous étions les plus grands consommateurs de beurre d’arachide. Je ne comprendrai jamais son cerveau parce qu’elle a enchaîné en disant: “ça doit être ça que la reine a dans sa sacoche. Chose certaine, à l’âge qu’elle a ce ne sont certainement plus des tampons!”

J’ai suffisamment ri pour me faire oublier mon ordi et son src/share/native/sun/font/t2k/t2kstrm qui m’horripile.